Une fidélité aux traditions dans la modernité
Vu comme miroir de la société, l’architecture, reflète non seulement les besoins fonctionnels, mais aussi les valeurs et les influences culturelles de son époque. En Afrique, cette conception est fortement ressentie. Dans le continent, le patrimoine architectural a été profondément marqué par la colonisation, une période de bouleversements et de transformations intenses. Les structures imposantes des bâtiments coloniaux, les modifications des espaces urbains et les changements dans les pratiques de construction témoignent de l’impact durable de cette époque sur le paysage architectural africain.
Ce blog se veut un récit modeste sur la manière dont la colonisation a redéfini l’architecture en Afrique, en introduisant des styles et des méthodes occidentaux tout en entraînant des transformations profondes dans les pratiques traditionnelles. Nous explorerons comment les bâtiments coloniaux ont modifié les villes et les villages, les répercussions sur l’architecture traditionnelle et les réponses créatives des architectes africains face à cette influence extérieure. En examinant ces dynamiques, nous découvrirons comment l’architecture
coloniale a laissé une empreinte complexe, à la fois héritage et héritier de l’histoire, qui continue de façonner les espaces et les identités africaines aujourd’hui.
À travers un esprit critique et d’analyses objectives, nous mettrons en lumière les diverses couches d’influence et de résistance architecturale, offrant une perspective approfondie sur l’évolution des paysages urbains africains et la quête d’une identité architecturale renouvelée après la colonisation.
Préparez-vous à une exploration fascinante de l’impact durable de la colonisation sur l’architecture africaine et des voies par lesquelles les communautés réécrivent leur histoire à travers le bâti.
Hutte Gabonaise, par Nico Roets
La colonisation a eu un impact significatif sur l’architecture en Afrique, modifiant profondément les styles, les matériaux et les techniques de construction traditionnels.
Avant l’arrivé des colons, le mode de construction des communautés Africaines reflétait leurs identités et ceci depuis des générations. Les empires et royaumes qu’a connu le continent utilisaient les matériaux locaux pour la construction de leurs habitations et monuments. Au-delà du rôle premier des constructions qui est pour un usage pour l’habitation, ces dernières sont le reflet de toute une culture et d’un mode de vie qui évolue dans le temps.
L’on peut constater avec l’arriver des colons européens des styles architecturaux tels que le néoclassicisme, le gothique, et l’art déco. Ces styles se reflètent dans les bâtiments administratifs, les églises, et les institutions éducatives. Par exemple, de nombreux bâtiments publics en Afrique de l’Ouest présentent des éléments de l’architecture coloniale française, tandis que ceux en Afrique orientale montrent des influences britanniques.
Œuvre architecturale, par Koffi Diabaté
Aux temps précoloniaux, les matériaux de construction traditionnels incluaient la terre battue, le bois, et les matériaux locaux comme le bambou. La colonisation a introduit des matériaux européens tels que la brique parpaing, le béton, et le fer, qui sont devenus courants dans les constructions publiques et privées. L’on peut constater de nos jours, dans tous les pays en Afrique, les constructions des nouveaux édifices de très grandes envergures à l’image des bâtiments européens comme les buildings, les gratte ciels, les châteaux…
La colonisation a donc laissé un héritage et pas le moindre dans le continent et donc les traces sont visibles dans les grandes villes africaines.
Les colons ont souvent réorganisé les villes africaines selon des plans urbains européens. Les relations historiques bilatérales, les accords et conventions d’autres fois ont permis une installation d’une grande partie des européens sur le territoire pour bien discuter et défendre leurs intérêts. Cela a conduit à la construction de quartiers coloniaux séparés pour les Européens, souvent en opposition avec les quartiers traditionnels africains. Cette ségrégation a eu des effets durables sur la structure urbaine et le développement
économique des villes.
L’architecture résidentielle a également été influencée par les goûts européens. Par exemple, les maisons coloniales, souvent construites avec des vérandas et des toits en tuiles, ont introduit des caractéristiques nouvelles dans les habitations locales. En réponse, certaines communautés ont adapté ces styles européens tout en intégrant des éléments locaux.
En réaction à l’architecture coloniale, certaines communautés ont cherché à préserver leurs traditions architecturales. Ce qui a conduit à des mélanges hybrides, où les styles et les techniques européens ont été adaptés pour mieux répondre aux conditions climatiques locales et aux besoins culturels. De nombreux bâtiments coloniaux sont maintenant considérés comme des patrimoines historiques importants. La conservation de ces structures est parfois source de débat, car elles sont perçues comme des symboles du
passé colonial, mais elles représentent également une partie significative de l’histoire architecturale et culturelle des pays africains.
La colonisation a laissé une empreinte indélébile sur l’architecture en Afrique, avec une interaction complexe entre l’héritage européen et les traditions locales. Cette interaction a enrichi le patrimoine architectural africain tout en posant des défis en termes de préservation et d’identité culturelle.